Desesperately Seeking Petit Bateau aux Etats-Unis

Où trouver du Petit Bateau aux Etats-Unis ?

Pendant ma petite semaine de vacances à Savannah, j’ai rattrapé mon retard de mails non lus. Et oui, même si je suis loin d’atteindre le niveau de mon mari, je mets souvent des mails intéressants de côté… pour les oublier rapidement. Mais cette semaine, mon attention a été retenue par un article de Ubifrance faisant ressortir le succès de la France dans le secteur des vêtements pour enfants. “Leader mondial dans le secteur des vêtements pour enfants, la France réalise 50 % de son chiffre d’affaires à l’export“

Alors là, j’avoue ne pas comprendre. Je vis aux Etats-Unis depuis 2 ans et je n’ai pas encore vu une seule fois des vêtements Petit Bateau ou Jacadi. Sergent Major ? Catimini ? Du Pareil au Même ? La Compagnie des Petits ? Non, non et encore non. Je cite une nouvelle fois Ubifrance „La France est d’ailleurs leader mondial du secteur de la mode enfantine et 50 % du chiffre d’affaires de la profession est réalisé à l’international.“

Pourquoi alors cette absence des Etats-Unis ? Attendez, même en Allemagne, Petit Bateau et Jacadi étaient incontournables. Entre les boutiques Petit Bateau dans les rues chics et l’offre dans les Grands Magasins, les bobos allemands n’avaient aucun souci pour acheter le body rayure bleu-blanc à 18 euros. Aux Etats-Unis, une seule boutique, à Beverly Hills. Et pourtant, il y a largement de la place pour du haut de gamme dans la mode enfantine aux Etats-Unis, et cela sans tomber dans le ridiculement cher de la haute couture.

Histoire d’enfoncer le clou, quand nous sommes rentrés de Savannah, vlan, qu’est ce que je trouve dans ma boîte aux lettres ? Un prospectus de 60 pages de H&M sur lequel je me suis précipitée. Et oui, pour mes trois enfants, H&M, c’est incontournable. Surtout en tant que Française ayant vécu en Allemagne, les boutiques Sergent Major et autres étaient un peu loin pour le shopping. Oui, vous l’avez compris, j’ai la nostalgie de la mode enfantine française.

Les machines à laver américaines abiment les vêtements

Depuis que je vis aux Etats-Unis, je râle souvent à propos des vêtements, et pas seulement ceux des enfants. Je ne suis pas la seule. Toutes les femmes européennes que j’ai rencontré ici se plaignent, elles aussi. Trois constantes :
– La qualité des vêtements achetés ici laisse à désirer
– Les taches ne partent pas au lavage
– Les machines à laver et les sèche-linge abiment très souvent les vêtements.

Je suis persuadée qu’il y a une corrélation. Et ce n’est pas parce que les vêtements sont de qualité médiocre qu’ils s’abîment dans les machines et sèche-linge ! Non, non, absolument pas ! Il faut chercher la relation dans la hâte permanente des Américains. Oui, le “time is money” vaut aussi pour les tâches quotidiennes. Par conséquence, le programme standard des machines à laver dure 30 minutes. Idem pour le séchage du linge. En tout, un lavage-séchage ne doit pas prendre plus d’une heure. Vu d’Allemagne, où on utilise beaucoup les sèche-linge, cela semble a priori plutôt une bonne nouvelle. En pratique. c’est une catastrophe.

Quand je suis arrivée dans notre nouvelle maison, elle était, comme toute maison américaine, équipée d’un lave-linge et d’un sèche-linge. Mes premières lessives ont été fiasco sur fiasco. Mon linge était aussi sale après qu’avant et pire, il avait rétréci d’une bonne taille ! J’ai tout essayé : changer de lessive (pas évident non plus, mais je parlerai des détergents une autre fois), changer de programme, sécher à plus basse température… Je n’ai pas franchement vu d’amélioration. Quand j’ai réalisé que mes enfants n’étaient pas les seuls responsables des trous dans les vêtements, j’ai viré ces machines infernales et racheté un bon lave-linge qui lave en 1 h 19 minutes. L’enfer pour une Américaine, le bonheur pour Catherine ! Mon linge sort propre, sans trous et même s’il rétrécit encore parfois (mon prochain investissement sera pour un bon sèche-linge !), c’est beaucoup beaucoup mieux.

Remettons nous dans le contexte : les machines américaines abiment le linge, peu importe sa qualité. Le linge abimé est jeté et remplacé par du neuf, qui sera jeté rapidement. Les vêtements pour enfants s’achètent partout, comme en Europe. Il y en a dans les grands magasins comme Macy’s et Target. Ou dans les chaînes de magasins de vêtements comme Old Navy, Gap Kids, H&M. Et il y a les chaînes spécialisées de vêtements pour enfants, comme Carter’s, Gymboree ou Children’s Place. La qualité varie. C’est plutôt mieux chez Gap et Gymboree, et moins bien chez Children’s Place et Target. Là où la qualité est à priori meilleure, les prix sont un peu plus élevés. Remarquez cependant qu’il est nettement moins cher de faire du shopping aux Etats-Unis qu’en France, même avec un euro faible.

Petit Bateau et co. absents des Etats-Unis

Cela n’explique toujours pas pourquoi de belles marques françaises de mode enfantine sont absentes du territoire américain. D’après Ubifrance, les groupes Zannier, CWF, Petit Bateau et ID group sont les acteurs principaux du succès international de la mode enfant à la française.

Le groupe Zannier, c’est, entre autres, les marques Absorba, 3 Pommes, Catimini. Zannier a une adresse à New York que je n’ai pas encore réussi à joindre par téléphone. J’attends depuis une semaine une réponse à ma prise de contact par leur site internet. Jacadi et Okaidi sont des marques de ID group. Cette entreprise non plus ne manque pas de compétence internationale.

Mais mon cheval de bataille, c’est Petit Bateau. Petit Bateau a été racheté en 1988 par le groupe Rocher. Rocher, c’est le Rocher de Yves Rocher. Ce dernier annonce sur son site que les Etats-Unis font partie du top 20 des pays du groupe, juste avant… la Finlande. En navigant sur le site, on voit bien que le coeur du groupe est centré sur les cosmétiques.

Lettre ouverte pour encourager Petit Bateau aux Etats-Unis

Cher Monsieur Bris Rocher (c’est le PDG du groupe Rocher),
il est temps de prendre une décision. Vous avez une marque magnifique avec Petit Bateau, mais qui ne rentre pas dans la tradition de l’entreprise. Acheter en ligne aux Etats-Unis, c’est fantastique ; mais, pour développer les ventes, il faudrait rendre la marque présente ! Je n’ai à cette date enregistré aucune activité promouvant Petit Bateau aux Etats-Unis. Et pourtant, je fais partie de la cible : mère de trois enfants, dont deux scolarisés dans des écoles publiques américaines. Si vous rajoutez ma qualité d’expatriée, je devrais faire partie de vos clients potentiels. Les moyens ne manquent pas. Vous semblez à priori ne pas être étranger au monde des réseaux sociaux. Presque 300.000 likes sur Facebook. Moins de 3.000 followers sur Twitter mais plus de 27.000 sur Instagram (pour seulement 258 contributions !)…

Facebook vient d’annoncer qu’il proposait un nouveau service destiné aux entreprises intéressées par ses 92 millions d’expats. Au moins aussi facile, et moins coûteux, il existe suffisamment de blogs pour générer du trafic via sites affiliés. Restons sur les blogs. Je ne suis pas preneur de vos derniers bodys puisque je ne parle pas de mode. Ni de cosmétiques ou d’innovations technologiques d’ailleurs. Mais les blogueurs influents seraient un bon relais pour une marque française mythique comme Petit Bateau. Et si vraiment, non, développer les ventes outre-Atlantique de Petit Bateau ne font vraiment pas partie de vos priorités, alors vendez ! Je serais bien acquéreur, mais ce mois-ci, mon budget est un peu juste…

Cet article pourrait aussi vous intéresser :
Mais où est le Made in France ?