Est ce que les Allemands sont radins ?
Selon l’office allemand des statistiques, les Allemands ne dépensent que 14,2% de leur revenu pour se nourrir, contre 20,4% pour les Français. Est ce la raison pour laquelle on les dit radins ?
L’omniprésence des magasins de hard discount et une forte compétition sur les prix répondent en partie à la question. Cependant, la tendance du marché est aujourd’hui aux produits locaux et organiques. Donc plus chers. Selon GfK, la demande globale en 2015 a baissé alors que le chiffre d’affaires est resté stable : les Allemands dépensent plus pour se nourrir qu’avant.
La radinerie des Allemands se résume à une question. Qu’y avait il en premier l’oeuf ou la poule ? Quelques réponses !
L’Allemagne a inventé le hard discount
Faire ses courses en Allemagne est vraiment bon marché. Les frontaliers français et suisses le savent bien. A l’inverse, remplir son caddy choque plus d’un Allemand quand il arrive en France. Selon une étude de GfK, 53 % des consommateurs allemands choisissent les produits qu’ils achètent selon leur prix.
Car l’Allemagne a inventé le hard discount, ces petits supermarchés qui vendent un assortiment de produits réduit à des prix bien en dessous de la moyenne. Les frères Albrecht ont crée ce concept après la seconde guerre mondiale. L’enseigne Aldi est née de la fusion de leur nom AL-brecht avec le mot DI-scount. 98% des ménages allemands y font leur course au moins une fois par an.
Forte concentration de la distribution en Allemagne
Une autre raison justifiant les prix bas est à trouver dans la concentration de la grande distribution. 3/4 du marché se répartit entre cinq enseignes : Edeka, Rewe, Lidl, le groupe Schwarz, Metro et Aldi.
Les centrales d’achat, et pas seulement celles du hard discount, sont en position de force pour négocier les contrats avec les producteurs. Le lait, les yaourts, le chocolat et le café en Allemagne font partie des produits les moins chers d’Europe.
Haute qualité malgré des prix bas
Toute la rationalité allemande prend son ampleur ici. Les Allemands aiment les faits, et des instituts indépendants les leur livrent régulièrement. Stiftung Warentest et Ökotest sont les deux plus connus. Tous les mois, ils testent une multitude de produits – achetés en supermarchés, et publient les résultats dans leur magazine mensuel. Ainsi, en 2013 Ökotest annonçait gagnant le yaourt à la fraise le moins cher de tout l’échantillon. Ce n’est pas un phénomène isolé et les Allemands le savent.
Les producteurs aussi ! Stiftung Warentest délivre des certificats de bonne conduite sous la forme d’un sceau. Avoir le tampon, le sceau “Sehr gut” (Très bien) du Stitung Warentest peut faire la différence en rayons.
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Les clichés ont la vie dure
Les Allemands ont dans le monde entier la réputation d’être fiable, ordonné et de construire de belles voitures. Fiable et ordonné est peu compatible avec dépensier, du moins si l’on reste dans les clichés ! Tous les Allemands font des courses chez Aldi et co. Est-ce que cela veut dire que les Allemands sont radins ? Probablement non, mais qu’ils apprécient la qualité à petit prix qui leur est offert.
Un exemple avec Saturn, une chaîne allemande d’électroménager et multimédia. Bien implanté en Europe, Saturn a vanté les mérites des petits prix jusqu’en 2011. Le slogan allemand “Geiz ist geil”, traduit littéralement veut dire “Etre radin c’est sexy !”. En France, la campagne a marché sous le slogan : “Plus radin, plus malin”.
Ce dernier est certainement plus proche de la réalité germanique. En effet, l’Allemagne est un pays d’experts, et cela se retrouve aussi dans la chasse aux petits prix. Trouver le meilleur article au prix le plus bas est un peu un sport national. Cela ne veut pas dire que les Allemands sont radins, mais tout simplement qu’ils sont bien informés.
Les Allemands ne sont pas radins et les mentalités changent
En 2015, une nouvelle étude de Nielsen montrait les Allemands devenant hédonistes. Alors qu’en Europe, le prix reste le critère le plus déterminant pour un achat, il n’est plus en Allemagne qu’en troisième position. Dans cette étude, les Allemands disent vouloir se faire plaisir en achetant quelque chose.
Et les Français sont les radins du pourboire !
Quand il s’agit de pourboire, les Français sont champions de la radinerie. Direct Line, une compagnie d’assurance britannique a mené une enquête pour déterminer l’index du pourboire. Selon les chiffres relayés par Le Figaro, les Français laissent en moyenne 5% de l’addition pour le pourboire alors que la moyenne mondiale est de 11%. Les Américains et les Allemands sont vus comme les plus généreux a moment de l’addition. Donc non, les Allemands ne sont pas radins. Du moins pas plus que d’autres !
Crédit photo by olly
Réponse relative: Culturellement, ils ont souvent une meilleure prise en compte du gaspillage. Ils ne jetteront les choses plus difficilement que nous: exemple: Couverts métalliques sur un plateau repas qui part ensuite tout entier à la poubelle (je partage leur avis). Je pense que leurs achats sont plus raisonnés que les nôtres: rapport qualité/prix, prix de revente, coût d’utilisation, etc. Un produit bon marché peut coûter cher. Cela vaut pour les équipements, pour ce qui est de la mode je ne sais pas.
De plus, en France, tout dépend de la région concernée. En Lorraine (région d’origine), je pense que nous consommons plus comme les Allemands que dans le Sud-Est (région d’adoption). Les codes n’ont rien à voir. Qu’en est-il en Allemagne entre Nord et Sud?
J’ai vécu plus de 20 ans en Allemagne et je n’ai jamais vu aucune différence entre le Nord et le Sud. Oui les mentalités sont différentes, mais la consomation est identique. J’ai observé de plus grandes différences entre les nouveaux et les anciens Bundesländer, mais je ne crois pas en avoir vu au niveau gaspillage ou économie.
Il est clair que les clichés sont de mauvais conseillers car en effet ayant vécu dans le passé avec un femme allemande j´ai pu constater qu´il étaient près de leurs sous mais en aucun cas radins mais plutôt économes et prévoyants.
Economes mais non radins. Entièrement d’accord.