Mes 13 plus grands chocs interculturels aux Etats-Unis
Je suis là depuis trois ans, on pourrait croire que l’effet surprise est passé. Et bien non, parce que ces petits ou grands chocs interculturels aux Etats-Unis me poursuivent tous les jours. Certains m’exaspèrent tellement que je me suis défoulée dans le blog, l’article le plus populaire étant sans doute celui sur la conduite aux Etats-Unis !
1. L’omniprésence de l’espagnol dans les magasins… et ailleurs
Une fois le container arrivé commence le rallye entre la maison et le magasin de bricolage, car nous avons acheté une maison dès notre arrivée… Une belle maison avec beaucoup de travaux à faire. Notre équipe d’ouvriers était exclusivement d’origine Amérique latine et croyez moi, pendant trois mois, j’ai plus parlé espagnol qu’anglais ! Mais ce qui m’a le plus sidéré, c’était le Monsieur Bricolage du coin, où l’affichage est à 100% bilingue : anglais d’un coté, espagnol de l’autre.
Les Etats-Unis restent un pays qui s’est bâti sur l’immigration et cela se voit, pas seulement dans les magasins. L’école élémentaire de mon fils envoie par exemple les informations importantes (et non relatives à sa scolarité) en français aussi !
2. L’absence de marque française dans les supermarchés… et ailleurs
Vivre en tant qu’expat’ n’est pas facile si vous souhaitez garder les mêmes habitudes alimentaires.
Bonne Maman est présent partout, de plus à prix presque local. C’est l’exception. Evian, Perrier, Maille, quelques biscuits LU sont importés et hors de prix.
De même pour les vêtements. Nous avons de si belles marques de qualité dans la mode, malheureusement aux abonnés absents ici. Une boutique Petit-Bateau à Beverly Hills. Le Comptoir des Cotonniers à New York qui ferme boutique. Quelle tristesse.
3. Le nombre de grosses cylindrées… alors que la vitesse est très limitée
Okay, je vis sur la côte Est, de plus dans la capitale. Il y a de l’argent à Washington et les Américains n’ont pas de complexe à le montrer. Mais j’ai vu des BMW, Mercedes et Audi partout du Massachusetts à la Floride. Seriously, à quoi ça sert à part montrer sa réussite ?
Il faut descendre vers le sud de la Virginie pour trouver, ô miracle, un tronçon à 70 miles per hour (environ 110 km/h). Rouler sur une autoroute ici est d’un ennui ! Alors une BMW voire une Porsche pour rouler comme tout le monde à 55 miles per hour (à peine 90 km/h), c’est bien inutile.
4. Les Américains ne savent pas conduire
Finalement ce n’est pas plus mal que les autoroutes soient faites pour des courses d’escargot. Les Américains sont de vrai danger public au volant.
Passer le permis est une blague, ma fille a commencé à conduire à moins de 16 ans, conduite accompagnée certes mais dans quelques mois elle pourra se lâcher seule. Dans certains états, comme l’Alaska, Arkansas ou l’Iowa, les ados peuvent passer leur “learner permit” à 14 ans. Je vous renvoie à cet article de Wikipedia pour plus d’information.
A mon humble avis, les Américains au volant sont encore plus dangereux que les Américains avec une arme. Parce que tout le monde conduit ! Pour en savoir plus, je vous renvoie à mes 10 raisons pourquoi les Américains ne savent pas conduire.
NB: Petite explication interculturelle: sans permis et sans voiture, il est difficile de survivre aux Etats-Unis. Et oui ! En tant que maman de trois enfants, je comprends vraiment pourquoi les ados ont besoin d’une voiture pour avoir une vie d’ado. Et je me réjouis du jour où mon ainée pourra nous dépanner en emmenant son petit frère ou sa petite soeur à gauche ou à droite.
5. Les phénomènes météo qui me donnent l’impression de vivre dans un pays du Tiers Monde
Comme tout Français qui a écouté à l’école, j’ai appris que la France était un pays tempéré, bénéficiant d’un climat doux grâce au Gulf Stream qui passe au large de la Bretagne. Bizarrement ce même Gulf Stream part des Etats-Unis mais semble avoir un effet inverse. En effet, depuis que je vis à D.C., nous avons eu des chûtes de neige impressionnantes, des tornades, des inondations, des orages dévastateurs etc etc.
La dernière tempête de neige, nommée Jonas, a laissé 80 cm de neige poudreuse derrière elle. Les écoles ont fermé le jeudi 21 janvier et n’ont rouvert que le lundi 1er février. Personnellement nous avons été bloqué cinq jours à la maison, attendant le chasse neige. 2,5 tonnes de neige séparait ma voiture de la rue principale, elle déjà dégagée plusieurs jours auparavant.
Il y a deux jours, avis tornade. Puis avis d’orage violant pouvant tourner sans avertissement en tornade. Nous n’avons pas vu la tornade mais l’orage était effrayant. J’ai assez de branches tombées dans mon jardin pour faire tourner la cheminée jusqu’au printemps.
6. La nullité des coiffeurs américains
Trois ans plus tard je suis toujours à la recherche d’un coiffeur correct. Je ne dis même plus un bon coiffeur. Correct veut dire qui être capable de me faire une coupe basique “vous ne coupez que les pointes s’il vous plait !” sans que je ressorte avec 10 cm de moins. Ou avec un dégradé loupé. Ou pas droit. Ou les trois.
Ce choc culturel là fait toujours mal, et fera mal aussi longtemps que j’aurais des cheveux. J’en ai parlé dans ce blog post “How to find a good hairdresser in the US?”
7. Le budget nécessaire pour les summer camps
Mai 2015, le choc. Je réalise que les vacances d’été commence le 11 juin et durent 11 longues semaines. Comment occuper trois enfants en dehors des deux semaines de vacances familiales ? Les Américains ont la solution : les summer camps, en français centres aérés ou colonies de vacances.
C’est un marché juteux. Une semaine coûte entre 200 et 500 $ dans une formule centre aéré. Notre budget pour 2015 s’est élevé à 6.000 $ pour deux enfants, notre ainée étant assez grande pour s’occuper toute seule. Pour plus de détails, consultez ce post “Summer camps in the US are a challenge”.
8. La gentillesse et amabilité des serveurs dans les restaurants
On peut ne pas être d’accord sur ce point. Dire que les serveurs sont seulement aimables parce qu’ils sont payés au pourboire. J’en parle largement dans “Le client est-il vraiment roi aux Etats-Unis ?“. Pour moi, la réponse est oui sans hésitation. Peu m’importe leur motivation. J’aime leur sourire, disponibilité et envie de faire plaisir. Je n’ai jamais eu de mauvaises expériences aux Etats-Unis, alors que j’aurais des exemples à la pelle en Europe !
9. Le plastique chez Whole Foods… et ailleurs
Bienvenu dans le pays du plastique ! Tout est emballé et sur-emballé avec du plastique. Le plus choquant, c’est quand Whole Foods, le leader des supermarchés bio, emballe ses fruits et légumes dans de belles boites en plastique ! Que reste t’il d’écologique dans leurs produits ??
J’habite dans un comté qui encourage le triage des déchets. Nous avons donc dehors trois poubelles : une pour le plastique et le verre, une autre pour les cartons, la dernière pour tout le reste. Le recyclage reste cependant folklorique. J’ai vu de nombreuses fois les éboueurs tout mettre dans la même benne à ordures !
10. Vivre à la vitesse du “Time is Money”
Le rythme de la vie américaine n’a rien à voir avec la France. La vie ici ne s’arrête jamais. Magasins ouverts 24 heures sur 24. Commande livrée le jour même. Livraison le dimanche. Welcome dans un pays où les nouvelles technologies sont au service d’une mentalité.
D’après une étude de l’OCDE, un Américain travaille en moyenne 400 heures de plus par an qu’un Allemand, et 300 heures de plus qu’un Français. J’en parle largement dans cet article sur le “time is money” américain.
11. Le nombre de gens qui travaillent dans un domaine qui n’a rien à voir avec leur formation
Ma coiffeuse (je ne la laisse faire que les colorations, les coupes attendent que je rentre en Europe !) était prof avant de passer aux ciseaux et brosses. La maîtresse de Pauline (ma petite dernière) était assistante de direction avant de changer il y a 10 ans. Notre électricien est passionné par son job, mais n’a pas eu de formation dans son domaine.
Rien de surprenant aux Etats-Unis où beaucoup de professionnels n’ont pas suivi de parcours classique. Impensable en France où le diplôme d’une grande école est synonyme de porte d’entrée à un réseau bien fermé. Je trouve cela plutôt rafraîchissant !
J’en ai fait un poste récent, très populaire expliquant pourquoi il est facile de changer de métier aux Etats-Unis. Vous pouvez le consulter ici.
12. La dégradation des manières de table chez mes enfants depuis qu’ils vont à l’école américaine
Mes enfants de 5 et 6,5 ans ne tiennent plus en place à table, font du bruit en mastiquant et nous accordent une vue magnifique sur le contenu de leur bouche. Pire, ils régressent et tiennent leurs couverts à pleine main comme des bébés. C’est un combat de tous les jours, mais que je vais G A G N E R ! Ils peuvent prêter serment au drapeau américain en récitant le serment d’allégeance tous les jours à l’école, mais ils mangeront comme des Français. J’ai dit. Point à la ligne.
13. Enfin mon dernier choc interculturel aux Etats-Unis : Le nombre d’Américains d’origine allemande
Les Américains, si on réduit le terme américain à ceux qui sont ici depuis deux ou trois générations, ont beaucoup de points communs avec les Allemands. C’est très frappant quand on observe leur gestion du temps et sens de l’organisation.
Pas étonnant dès que l’on sait qu’en 1910, l’Allemagne était le pays d’origine de la majorité des immigrés aux Etats-Unis. En 2010, plus de 50 millions d’Américains indiquaient lors d’un recensement qu’ils étaient d’origine allemande. L’exemple le moins connu est… Donald Trump !
Et voilà, j’aurais encore pu parler des machines à laver qui ne lavent pas, des sèches-linges trop chaud. Ou du manque de protection des données personnelles. Des sommes phénomènales dépensées dans la campagne présidentielle. Du peu de jours de vacances accordés. Ou pris. Etc. Etc. Cela sera pour une autre fois !
En attendant, chaque lien renvoie sur un article de ce blog. N’hésitez pas à commenter !
Crédit photo by Alen-D
Bonjour Catherine, c’est une publication assez ancienne déjà mais ca tombe bien car je suis en France en ce moment. La liste est longue mais ce qui me choque toujours et encore (et que pourtant je connais très bien) c’est le non respect des passages pour piétons. Un piéton qui passe sur un passage pour piétons se fait systématiquement klaxonner alors que c’est son droit le plus strict (pourquoi sinon peindre les rues avec ces bandes blanches ?). Le piéton, lui, est tellement conditionné à laisser passer toutes les voitures avant de traverser, qu’il est complètement ébahi quand on le laisse passer.
Merci Christine, la question venait d’un autre lecteur. Merci de répondre si rapidement. Moi aussi en France, pour quelques heures encore. Bonnes vacances !
Merci pour cet article, intéressant et d’un style très rafraichissant. Moi qui connait pas mal d’Américains mais n’ai jamais mis les pieds dans ce pays, ça m’intéresse de connaitre les impressions d’une Française aux US…. De plus, je suis moi-même expatriée, moins loin, mais je vis des expériences comparables.
Une toute petite remarque sur la grammaire d’un verbe (désolée je suis incorrigible, c’est une déformation professionnelle) dans le dernier paragraphe : …j’aurais encore pu parlé… c’est …j’aurais encore pu parler
Merci Christine, c’est corrigé ! Vous aimez l’Autriche ? J’ai vécu 20 ans en Allemagne avant de venir aux Etats-Unis.
Oui j’aime l’Autriche malgré ses incohérences (peut-être pour ça finalement). C’est un pays tout en contrastes entre traditionalisme et avant-gardiste coincé entre l’Allemagne, les Balkans, des pays slaves, la Hongrie, l’Italie… tout ce mélange créé une atmosphère peu commune. J’y vis depuis 17 ans et je suis passée outre les chocs interculturels (quoi que…). Je suis en revanche assez ébahie par certaines choses quand je rentre en France (ce que je fais régulièrement). L’expatriation, quand on la vit pleinement en s’ouvrant sur les autres, ça ouvre les yeux.
Ah oui, les chocs à l’envers ça existe aussi ! Un bon sujet d’article pour l’année prochaine, cet été nous sommes en ballade au Canada. Merci pour ces commentaires Christine !
quelles choses vous “ébahissent” en F, par simple curiosité ?(vous en avez trop dit ou pas assez)