15 kilos de France dans ma valise

French salami with walnuts on craft paper on wooden background

Arrive un moment où les anciens commencent à disparaitre. Il y a six ans, j’ai été catapultée dans cette phase lors du décès tragique de ma mère. Mon beau-père l’a suivi trois ans plus tard. En 2012, c’était Papa.

Il y a deux semaines, un message laconique arrivait : un proche, si proche que mes enfants le considèrent comme un grand-père, était dans le coma. J’ai dû attendre le retour de mon mari, en voyage à l’autre bout du monde. Puis j’ai pris mes cliques et mes claques pour faire mes adieux, direction la France.

Aussi triste l’occasion, aussi choquant la vue de cet homme, jadis un roc, dans un lit d’hopital, la vie continue. J’ai fait le tour de mes morts. Découvert qu’un cimetière français à la Toussaint, c’est vif et coloré de tous ces chrysanthèmes qui ornent les tombes. J’y ai déposé les miens, deux pour Maman qui a une vraie grande tombe. Un pour Papa, incinéré.

Et sans doute pour me consoler, j’ai dévalisé le Auchan du coin de quinze kilos de petits plaisirs pour nos papilles familiales. Des rillettes en pot de verre qui passeront sans problème la douane américaine et ses chiens.

De la purée Mousseline, pour remplacer les purées américaines qui même faîtes avec beaucoup de beurre, de lait et d’amour restent collantes et bourratives. De la Ricoré pour mon mari, toujours pressé le matin. Des Carambars pour les enfants. Ma grande les a réclamés, les petits vont apprendre à les aimer.

rillettes
Délicieuses rillettes !
carambar
Souvenirs d’enfance, aussi pour ma fille ainée. Son grand-père lui en offrait toujours quand il venait nous rendre visite en Allemagne.

Un pot de confiture Bonne-Maman abricot-mangue. Bonne-Maman, c’est l’exception française dans les supermarchés américains. Je trouve de la Bonne-Maman partout. Dans les mêmes pots en verre, la même écriture penchée sur les étiquettes, avec le même couvercle rouge et blanc presque icônique. Abricot-mangue, je ne connaissais pas.

Confiture Bonne Maman
A gauche, Abricots-Mangue achetée chez Auchan. A droite, Wild Blueberry du Giant.

Qu’ai je acheté encore ? Ah oui : un énorme paquet de Madeleine. Les Madeleine, je les fais maintenant moi-même. Mais malgré le facteur „fait-maison“, je trouve celles achetées bien meilleures que les miennes.

Un paquet de Pain Grillé Pelletier parce que c’est délicieux avec des Rillettes. Une brique de crème anglaise parce que ça fait gagner du temps. Du sirop Teisseire citron vert pour l’apéro des enfants. Des brioches pépites chocolat pour les goûters.

Pain grillé Pelletier
L’emballage a souffert dans la valise, mais les tranches de pain grillé sont arrivées intactes.

Quoi encore ?

Des tisanes parce qu’il y a peu de choix ici dans les supermarchés. Et surtout parce qu’elles ont le goût de la nostalgie. Tilleul et verveine me rappellent ma grand-mère et ses infusions du soir.

Un pot miniature de moutarde Maille. Parce qu’elle est bonne et parce que ce petit pot m’a tapé dans l’oeil. Quelle bonne idée pour faire découvrir des saveurs nouvelles ! J’ai hésité entre Tomate séchée & Piment de l’Espelette ou bien Ail Citron. Pourtant Noisettes & Muscade, ou Pruneau & Armagnac me souriaient aussi. Finalement, c’est Ail Citron qui a gagné.

Moutarde Maille
A gauche, la taille standard. A droite, le petit pot de moutarde Maille à découvrir.

A part l’alimentaire, j’ai refait mes stocks de crème de jour Caudalie parce qu’elles coûtent le double aux Etats-Unis. De plus, je ne les ai vues que chez Séphora et Bloomingdale’s. Ensuite, ils n’ont pas forcément celles que je recherche.

Encore un peu de parapharmacie et pour finir quelques vêtements pour les enfants. Des sous-vêtements Petit Bateau et des petites tenues pour ma Pauline de 4 ans. Histoire de l’habiller en „Petite Française“ comme disait ma grande… quand elle était petite !

Ma valise est lourde. Je viens d’arriver à l’hôtel où je dors ce soir avant de repartir demain pour Washington. Elle est lourde aussi à cause de ceux que je laisse derrière moi. Mais je sais que demain, cela sera fête à la maison au moment du déballage. Et aussi tristes les circonstances qui m’ont amené ici, elles m’ont aussi donné des moments de grand bonheur, comme celui de redevenir la „petite soeur“.

Et vous ? Que ramenez vous dans vos valises ? N’hésitez pas à nous faire partager en laissant votre commentaire !

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12 Comments

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  1. says: Emmanuel Ratton

    Juste le nécessaire! saucissons, fromages, magret de canard et biscuits du Poitou 🙂

    1. says: Catherine

      Ma grand-mère m’a légué sa recette des galettes du Poitou, toute mon enfance ! Fraiches, elles fondaient dans la bouche. Après quelques jours, c’était un régal dans le café ou le chocolat chaud. Merci Emmanuel, vous avez évoqué des bons souvenirs.

  2. says: Robin Calot

    Je ramène tout ce qui me manque, quasi sans limite, à part celle du poids. Ca va du sirop Teisseire, aux palettes de Jabugo, du pata negra, à de la saucisse sèche, de la soubressade, des patés, des lentilles, de la purée mousseline, des petits écoliers…